Nous vous proposons vous faire découvrir une Histoire riche et intéressante afin de vous donner envie d’aller plus loin dans cette découverte. Pour ce faire nous présentons non pas une vision exhaustive de l’Histoire du Congo mais bien des morceaux choisis, des morceaux de vie d’hommes et de femmes qui ont vibré pour cette partie d’Afrique que nous appelons aujourd’hui la République du Congo.
Le Congo
Afin d’appréhender l’histoire du Congo, il est important de réaliser que le pays tel qu’il est aujourd’hui, avec ses frontières actuelles n’existait pas. Il faisait partie d’un ensemble au sein du bassin du Congo, bassin qui, encore maintenant bénéficie d’une grande homogénéité de population.
Ce nom de Congo ou Kongo, provient de celui d’un royaume qui serait apparu au XIIIe ou XIVe siècle et dont la capitale se situait au Nord de l’actuel Angola.
Les Pygmées Mbuti seraient les premiers habitants du Congo et en tout cas, une des plus vieilles populations de l’Humanité.
Il y a environ 2800 ans, le peuple Bantou est venu du nord en longeant la côte et les cours d’eau.
Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo.
L’appellation « bantous » est un terme technique linguistique qui à l’origine désigne les locuteurs d’un vaste groupe linguistique qui couvre la plus grande partie de l’Afrique centrale et australe. Il est composé d’environ quatre cent cinquante langues.
Plus concrètement, le mot Bantou est formé de 2 radicaux. Le radical «BA » qui forme le pluriel en langue bantoue, donc « les » et le radical « ntou » qui signifie « Homme ».
L’arrivée des Portugais
En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l’explorateur Don Diégo Cao atteint l’embouchure du Congo. Les portugais s’y établissent et transforment la capitale du royaume, Mbanza Kongo (au nord de l’actuel Angola), en une ville d’aspect européen qui compta jusqu’à 40000 habitants et qu’ils nommèrent San-Salvador .
Leur entreprise d’évangélisation du royaume est assez rapidement couronnée de succès au moins auprès de la classe dirigeante, qui voit dans la christianisation un outil susceptible de renforcer son pouvoir en le sacralisant.
Mais c’est le trafic d’esclaves, qui derrière le vernis de la christianisation, va être le vrai ciment des liens avec les Européens.
Cette traite négrière qui s’exerce le long des côtes et à l’intérieur des royaumes kongo et Téké crée d’énormes ponctions démographiques sur tout le territoire.
Diosso, capitale oubliée du royaume Loango
À la fin du 19ème siècle, alors que la France entreprend des expéditions coloniales dans l’actuelle région congolaise, celle-ci n’est plus composée que des deux anciennes provinces qui formaient naguère l’ancien royaume du Kongo, la province de Loango et la province d’Anzicou qui devinrent respectivement le royaume de Loango (avec pour capitale Diosso) et le royaume Batéké (avec pour capitale Mbey ou Mbé).
Plongeons-nous dans le royaume Loango à travers les écrits de Benoit Gnaly : « Diosso, capitale du royaume des Vilis (qui) se meurt ».
À 25 km de l’actuelle Pointe-Noire, là est Diosso, juché aux bords d’une falaise qui porte son nom.
Capitale traditionnelle du royaume des Vilis, Diosso était, et est encore, la résidence des monarques qui se succédèrent depuis des temps les plus reculés.
Une activité remarquable régnait à Diosso. Sitôt que se faisait le petit jour, de braves gens se hâtaient vers leurs occupations les uns à la pêche, les autres à la chasse, à la récolte du vin de palme; d’autres encore exploitaient des salines ou réunissaient leurs efforts pour abattre de gros arbres dont les billes étaient vendues aux nombreuses sociétés commerciales européennes.
« Le petit artisanat florissait. Sous les manguiers hauts, grands et bien ombragés, des ilots d’artisans s’affairaient autour de leurs occupations respectives: tel groupe fabriquait des pioches, tel autre confectionnait des bonbons, plus loin, autour de grandes marmites tournaient des gens qui soufflaient au feu sur lequel bouillait de la mouambe dont on extrayait de l’huile. Sous les houes infatigables de braves femmes, les champs devenaient de splendides plantations vivrières qui couvraient les besoins des habitants. Mais déjà, durant trois siècles, l’esclavage et la traite des Noirs, saignèrent sérieusement en hommes et femmes les royaumes Loango et Batéké. »
« Les négriers au royaume de Loango semblaient fort nombreux et actifs. La traite au XVIIIème siècle était entre les mains des Français et des Anglais après avoir été hollandaise au siècle précédent et portugaise avant. Mais ces étrangers n’avaient pas de forts et c’était le roi de Loango qui dirigeait lui-même les opérations. Les habitants du pays Vili avaient organisé les Caravanes pour la traite à longue distance dès avant 1600… »
Cette traite était un des piliers du commerce triangulaire qui consistait pour les Européens à aller acheter des esclaves en Afrique contre des produits manufacturés européens pour vendre ensuite ces esclaves dans les Amériques, puis revenir en Europe chargés de sucre, de cacao, de café, et d’autres denrées rares.
Au XIXe siècle, Punta Negra ou Pointe Noire l’emporta sur Loango en raison de la profondeur plus grande à proximité du rivage.
L’arrivée des Français
La pénétration française débute vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza qui atteint le Congo en 1879 en remontant le cours de l’Ogoué. En 1880, il fait signer un traité de souveraineté à Ilôo Ier, et fonde le poste de Mfoa, en référence à une rivière qui dessert la ville, et qui deviendra plus tard Brazzaville.
Dans le même temps, le lieutenant de vaisseau Cordier explore la région du Kouilou et du Niari, et fait signer au Ma-Loango, chef principal des Vilis, un traité qui reconnaît la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, et fonde à son tour Pointe-Noire en 1883.
L’expérience de Brazza (commissaire général), qui doit faire face à un territoire sous-peuplé, des structures sociales et commerciales bouleversées par la violence de la pénétration étrangère et un manque de moyens criants, est un échec.
Il est remercié en Janvier 1898 et laisse la place à l’exploitation des ressources par des sociétés concessionnaires qui, comme il l’avait prédit deviendra la source des pires excès vis-à-vis de la population locale.
>Brazzaville, Capitale de la France libre
Lors de la défaite française de Juin 1940, les colonies françaises sont tiraillées entre les 2 camps: Vichy et Pétain ou de Gaulle et la France Libre. Lors d’une tournée en Afrique, le Général de Gaulle obtient le ralliement de l’AEF et Brazzaville devient « capitale de la France Libre » le 26 octobre 1940, statut qu’elle gardera jusqu’en 1943. Le 27 octobre 1940, une ordonnance du Général y crée le Conseil de Défense de l’Empire, premier organe de décision de la France libre et le 16 novembre, il y institue l’Ordre de la Libération.
Radio-Brazzaville, centre de rediffusions en ondes courtes, captée dans l’ensemble de l’Afrique et même en France, devient son émetteur national tandis que « France D’abord », un journal bimensuel imprimé à Léopoldville publie son premier numéro le dimanche 12 janvier 1941.
C’est toujours sur le sol africain, à Brazzaville, que le Général de Gaulle prononce le fameux discours du 30 janvier 1944 qui ouvre la « Conférence de Brazzaville » discours où il reconnaît et proclame la dignité et la capacité des peuples de l’Empire et qui fera de lui désormais celui que l’on nommera « l’Homme de Brazzaville ».
L’histoire du Congo en quelques dates
- 2e moitié du XIVe Fondation du royaume Kongo aux confins du Congo et de l’Angola
- 1880 Savorgnan de Brazza remonte l’Ogoué et atteint le Congo
- 1885 Création de l’État indépendant du Congo, reconnue par la conférence de Berlin
- 1910-1958 Regroupement de quatre colonies dans l’Afrique-Équatoriale française : le Congo Brazzaville, le Gabon, l’Oubangui Chari et le Tchad
- novembre 1940 L’Afrique-Équatoriale française et le Cameroun se rallient au Général de Gaulle
- 30 janvier 1944 Conférence de Brazzaville sur le futur statut des colonies françaises
- 1945 Le premier député congolais Jean Félix Tchicaya est élu à l’Assemblée Constituante
- 1947 Création du parti progressiste Congolais (PPC) de Tchicaya et du Mouvement Socialiste Africain (MSA) de Jacques Opangault
- 1958 Le Moyen Congo devient République Autonome du Congo
- janvier 1959 Violentes émeutes opposant l’UDDIA (Union Démocratique de Défense des Intérêts Africains) créé par l’Abbé Fulbert Youlou au PPC
- novembre 1959 L’Abbé F. Youlou devient président
- 15 août 1960 Indépendance complète de la République du Congo
- mars 1961 Réélection de l’Abbé Fulbert Youlou
- du 13 au 15 août 1963 Les 3 glorieuses; l’abbé Youlou est renversé
- 8 décembre 1963 Adoption d’une nouvelle Constitution
- de 1963 à 1968 Massamba Débat Alphonse, président, adopte le socialisme scientifique et instaure le parti unique
- 5 août 1968 Création du Conseil National de la Révolution (CNR) présidé par le Capitaine Marien Ngouabi
- 1er janvier 1969 Le capitaine Marien Ngouabi nommé Président de la République
- 1er janvier 1970 La république du Congo-Brazzaville devient la république Populaire du Congo et adhère aux principes du marxisme-léninisme
- 24 juin 1973 Adoption par référendum d’une nouvelle constitution
- 18 mars 1977 Assassinat du président Marien Ngouabi
- 5 avril 1977 Le colonel Joachim Yombi Opango devient président de la République
- 5 février 1979 Le président est destitué et le colonel Denis Sassou Nguesso lui succède
- 8 juillet 1979 Adoption par référendum d’une nouvelle constitution
- 30 juillet 1984 Réélection de Denis Sassou Nguesso
- 30 juillet 1989 Réélection de Denis Sassou Nguesso (3e mandat)
- 30 septembre 1990 Instauration du multipartisme
- 15 mars 1992 Adoption par référendum d’une nouvelle constitution. La République populaire du Congo devient la République du Congo
- 16 août 1992 Pascal Lissouba élu au suffrage universel
- 5 juin 1997 Guerre fratricide qui fait suite à 5 ans de troubles et des massacres de population
- octobre 1997 Denis Sassou Nguesso proclamé Président de la République suite à la prise de Brazzaville
- décembre 1998 Violents affrontements dans Brazzaville, des milliers de personnes fuient la capitale
- 20 janvier 2002 Adoption par référendum d’une nouvelle Constitution qui instaure un régime présidentiel
- 10 mars 2002 Denis Sassou Nguesso est élu président de la république
- 12 juillet 2009 Réélection de Denis Sassou Nguesso
- 20 mars 2016 Réélection de Denis Sassou Nguesso